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Épisode HS4 : Le débat


Zombie ou vampire, telle est la question...
Pas de souci, ceci est une fiction... CECI EST UNE FICTION.


Présentation du débat :
   Avant-hier, il y a eu les moines copistes, avec une diffusion du savoir et de la culture très très restreinte.
Hier, grâce à l'invention de l'imprimerie, une nouvelle époque de création et de diffusion du savoir et de la culture s'est mise en place pour atteindre une partie plus importante de la population (elle est symbolisée par le droit d'auteur et les ayants droit).
Aujourd'hui, cette époque arrive à son terme.
L'outil informatique, pour la création, et l'outil internet, pour la diffusion, rendent obsolète le système en place.

   Tout comme les moines copistes en leur temps, les gestionnaires du système actuel, sont engagés dans une lutte pour la conservation de leur privilège qui vise à contrôler la diffusion du savoir et de la culture.
Il y a une grosse nuance à apporter cependant. Les moines copistes assuraient un contrôle du contenu, car le savoir et la culture avait une valeur intellectuelle, spirituelle pour eux.
Aujourd'hui, le contrôle est basé sur les revenus financiers, car le savoir et la culture ne semblent avoir, pour les gestionnaires du système actuel, qu'une valeur financière.

   Un Artiste bénéficie du droit d'auteur car il a créé. C'est un créateur.
Un Ayant droit bénéficie du droit d'auteur car il a hérité ou investi. C'est un financier-rentier.
Ce n'est pas tout à fait la même chose.
Le principe du droit d'auteur est à revoir, pour défendre les créateurs et éliminer les ayants droit.

   Le système en place va disparaître (comme les moines copistes) car il est fondamentalement moins efficace pour la production et la diffusion du savoir et de la culture.
Tout le monde a envie de savoir (pas tout, mais quand même) et de culture (pas tout non plus, mais quand même).
Un système qui donne accès à ce savoir, et à cette culture, plus simplement, plus efficacement aura les faveurs du grand public... sur le long terme.
La corruption et la mauvaise foi des gestionnaires du système des ayants droit sont symptomatiques de la décadence, de la déchéance dans lesquelles ce système est entré.
Un combat est engagé : comme à chaque changement, et comme chaque fois, le peuple vaincra.
L'issue est une certitude, mais de nombreuses questions demeurent :
- combien de temps faudra-t-il pour assurer cette évolution ?
- combien de victimes seront à dénombrer ?

   Sur la base d'un système mort, mais qui n'est pas encore enterré, le débat qui suit va essayer d'établir quel type de morts vivants sont les parasites du système Copyright (Les gestionnaires financiers et les ayants droit).
D'un côté, nous avons Églantine qui prétend que ce sont des zombies et de l'autre, nous avons Tim qui prétend que ce sont des vampires.
Ce débat est très important car tout le monde sait que la façon de se débarrasser d'un mort vivant dépend de son type..., à moins que...



   Églantine entre dans le bureau de Tim. Elle lui demande :
- Alors, tu admets que j'ai raison ?
- À quel niveau ?
- Les suppôts du Copyright sont des morts vivants.
- Oui, je suis d'accord avec toi sur ce point.
- Sur quel point ne serais-tu pas d'accord ?
- Le fait qu'ils soient des morts vivants n'en fait pas forcément des zombies.
- Comment ça ?
- Moi, je prétends que ce sont des vampires.
   Églantine esquisse un large sourire. Elle répond :
- Ça veut dire un nouveau débat.
- J'en ai comme l'impression.
- OK, alors je commence.
- ...
- Tout d'abord, quand on les voit agir, ils sont d'une lenteur consternante. Il leur faut toujours des semaines, voire des mois pour accomplir la moindre action.
- Ce ne sont pas eux qui sont lents. C'est le système qui est à leur solde. Ils sont dans un système tellement gigantesque qu'il est victime de son inertie. Mais quand il s'agit de défendre leurs intérêts, ils sont très prompts à réagir.
- Ils avancent sans vraiment savoir ce qu'ils veulent. Ils ne semblent vouloir qu'une chose, continuer à avancer.
- Au contraire, ils savent très bien ce qu'ils veulent, de l'argent et uniquement de l'argent. On a l'impression qu'ils ne savent pas où ils vont, car il y a tellement de façons de gagner de l'argent et ils mangent à tous les râteliers. Ils savent très bien ce qu'ils font et pourquoi ils le font, du point de vue financier.


   Églantine marque une pause. Puis elle ajoute :
- En parlant de nourriture, j'ai bien l'impression qu'ils prennent tout ce qu'ils peuvent, comme tu viens de le dire. C'est typique du zombie.
- Là encore, je te fais remarquer qu'ils ne prennent pas tout. Ils ne prennent que l'argent, comme ils te suceraient le sang. Chaque personne n'est qu'une usine à produire du sang qu'ils viennent récolter à intervalle régulier.
- Mais, quand ils parlent de mettre en prison des personnes qui ne respectent pas leur système à la lettre, c'est bien de l'élimination totale.
- Ce ne sont que des cas particuliers, pour l'exemple. Ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas faire ça avec tout le monde s'ils veulent assurer la pérennité de leur espèce. Et c'est ce qu'ils font.
- Tu as l'impression qu'ils ont tout planifié. Moi, j'ai plutôt l'impression qu'ils sont stupides à s'attaquer aussi ouvertement à leurs victimes, qui vont finir par fuir.
- Non, ils n'ont rien à craindre de ce côté-là. Les victimes restent dans l'enclos de la loi et elles ne risquent pas de fuir où que ce soit.
   Églantine marque une pause, puis répond :
- Jusqu'au jour où l'enclos va céder.
- L'enclos ne peut pas céder, seuls ses contours peuvent être redessinés. Et c'est une des raisons pour lesquelles ils attaquent aussi souvent. Il faut qu'ils marquent leur territoire, comme un chien de troupeau. Dès qu'un mouton s'éloigne du groupe, il est tout de suite rappelé à l'ordre par des aboiements, ou des morsures si les aboiements ne suffisent pas.
- Tu es en train de dire qu'ils agissent à tout moment, y compris le jour. Ils ne peuvent donc pas être des créatures de la nuit.
- Ils ne sont pas des créatures de la nuit mais il sont des créatures de l'ombre. Les personnes qui les représentent auprès du grand public ne sont que des cerbères trop heureux de pouvoir récupérer des miettes du trésor.
- Des cerbères ?
- Combien de fois a-t-on pu voir des cadres dirigeants de maisons de disques ou des cadres dirigeants de la SACEM venir défendre leur métier ? Ces personnes sont les vrais profiteurs de ce système. Elles ont des revenus obscènes au vu de leur production, elles ne sont que des parasites d'un systèmes qu'elles maitrisent et dont elles abusent sur le dos des artistes qui sont les producteurs de contenu, et des clients, c'est à dire nous.
- Mais alors que dire de la transmission ?
   Tim est étonné, il demande :
- Quelle transmission ?
- Les nouveaux morts vivants. Ils ne sont pas nés comme ça, ils le sont devenus. Ils étaient vivants, puis ils sont devenus des morts vivants, comme les zombies.
- Au contraire, les ayants droit ont hérité, donc la transmission s'est faite par filiation. Et pour ce qui est des gestionnaires, ils rentrent dans le système après avoir accepté un pacte d'adhésion très contraignant. Dans les deux cas, je trouve que ça ressemble à du vampirisme.


   Églantine marque une pause et suggère :
- Donc, si je t'écoute, il faut commencer à tailler des pieux.
- Pas du tout. Ils sont puissants mais pas assez nombreux pour s'imposer face au grand public. Il suffit juste que ce dernier arrête d'accepter de se faire sucer le sang. Et puis le temps fera le reste.
- Le temps ?
- Les vampires disparaîtront les uns après les autres de ne pouvoir se nourrir sur le dos des vivants. Pour le moment, ils gèrent le système, et le grand public n'est même pas au fait de l'existence d'alternatives. Il n'est vraiment pas nécessaire de préparer des actions pour les éliminer. Il est beaucoup plus judicieux de se concentrer sur la diffusion de l'information. Il existe des solutions pérennes et efficaces qui évitent d'avoir affaire à ces vampires. C'est la force du nouveau système qui est en train de se mettre en place. Autant en profiter.
- La communication...
- Exactement. Diffuser de l'information est souvent un très bon moyen pour faire adopter ses idées... quand ce sont les meilleures idées du moment. J'ai entendu dire que les vampires ne résistent pas longtemps à la mise en lumière.




En plus... et en vrac :
Analogie :
Avant hier, le peuple était un troupeau de moutons attachés dans une étable.
Hier, un berger est venu les chercher pour les emmener paître dans un champ.
Aujourd'hui, le peuple, du moins une partie, a trouvé un champ plus grand et plus libre. Mais le berger n'entend pas laisser partir son troupeau et fait tout ce qu'il peut pour le garder dans son giron.
Aujourd'hui, le berger est un mort vivant qui n'arrive plus à se satisfaire de la laine.
Il lui en faut plus, toujours plus.

Proposition :
Si vous avez trouvé un autre type de mort vivant qui correspond mieux aux parasites du système de protection du droit d'auteur actuel, n'hésitez pas à nous en faire profiter.

Liens exemples :

De la littérature libre de diffusion.
De la musique libre de diffusion.
Des vidéos libres de diffusion.
   Si le monde des vivants vous intéresse, je suis persuadé que vous arriverez à trouver de très nombreux autres sites web qui proposent et diffusent du savoir et de la culture libres... au moins de diffusion (À chaque étape suffit sa peine).
Si, si, il y en a pleins...



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